La persistance montre des résultats

Vaud augmente son aide et verse ses premiers montants

Le fonds cantonal vaudois servant à indemniser les acteurs culturels qui ont dû annuler leurs manifestations à cause du coronavirus a été augmenté de 10 millions de francs. Les premiers bénéficiaires seront informés prochainement.

Salle Spectacles Renens 22 juin 2020

Berne, 01.07.2020 – Le 1er juillet 2020, le Conseil fédéral a prolongé la durée d’indemnisation en cas de réduction de l’horaire de travail (RHT), qui passe de 12 à 18 mois. Parallèlement, le délai de carence est fixé à 1 jour. La modification d’ordonnance entre en vigueur le 1er septembre 2020 et s’applique jusqu’au 31 décembre 2021.

La prolongation de la durée maximale des indemnités journalières à 18 mois à partir du 1er septembre 2020 permet aux entreprises et aux employés concernés de continuer à bénéficier du soutien de la RHT.

Le Conseil fédéral a également prévu un délai d’attente de 1 jour à charge de l’employeur et rétabli la prise en considération des heures supplémentaires préalablement à la RHT. Ces modifications entrent aussi en vigueur le 1er septembre 2020, ce qui équivaut pratiquement à un retour au régime normal des RHT, tel qu’il était appliqué jusqu’au 1er mars 2020.

Jusqu’à la fin du mois d’août 2020, les entreprises peuvent requérir des indemnités en cas de RHT durant 12 mois au maximum sur deux ans. Le Conseil fédéral a décidé de prolonger la durée d’indemnisation en cas de RHT afin d’éviter une nouvelle augmentation du chômage.

Pour rappel, le 20 mai par le Conseil fédéral de supprimer les aides RHT pour les dirigeants des entreprises ainsi que pour les apprentis n’est pas économiquement supportable pour celles et ceux qui travaillent dans l’événementiel !

RTS info 11 juin 2020
article 24H du 2 juin
5 juin 2020 Alain Boon – ON TOUR Productions
5 juin 2020 Alain Boon – ON TOUR Productions

«On a l’impression d’avoir été bernés» 24Heures du 18 mai 2020

En pleine crise du Covid-19, le chômage partiel ne sera accordé qu’au prorata de la part non subventionnée des institutions culturelles. Passé la douche froide, le milieu n’entend pas se résigner.

«Après les promesses de la Confédération, c’est la douche froide!» En une phrase, Jean Ellgass, directeur exécutif du Béjart Ballet Lausanne, décrit l’atmosphère morose qui a embaumé les institutions culturelles vaudoises. Le couperet est tombé la semaine dernière: après une première réponse positive, le chômage partiel ne sera finalement accordé au BBL qu’au prorata de sa part non subventionnée. Ainsi en a décidé le Canton, selon les directives du Secrétariat d’État à l’économie (SECO): les entités soutenues par les collectivités publiques ne percevront que partiellement les RHT (réductions des heures de travail) tant espérées. Secrétaire générale du Syndicat suisse romand du spectacle (SSRS), Anne Papilloud fulmine. «Ce qui nous fâche le plus, c’est la dissonance entre les annonces du Conseil fédéral sur la mise à disposition rapide de moyens et le recours au RHT pour tout le monde, et la réalité de la mise en œuvre. On a l’impression d’avoir été bernés!» Dans le milieu, tous partagent ce sentiment d’être le dindon de la farce.

Les entreprises de l’événementiel ont été les premières à devoir cesser leurs activités et seront les dernières à être autorisées à se remettre au travail. Le Groupement romand des entreprises de l’événementiel demande aux Autorités que des mesures correctives soient prises au plus vite.

Les entreprises de l’événementiel ont décidé de s’unir et de se mobiliser pour se faire entendre par nos autorités. Nos entreprises représentent des milliers d’emplois en Suisse mais le Conseil fédéral ne semble pas y être suffisamment sensible, quand bien même, il s’agit des mêmes techniciens qui assurent depuis le début de la crise, les réalisations (audio/vidéo) des conférences de presse et leur diffusion !

Toutes les manifestations ont été interdites par le Conseil fédéral ! Nos entreprises n’ont pas d’autre choix que d’être en attente de mesures d’assouplissement pour reprendre leurs activités. Une fois les restrictions levées, incluant notamment la possibilité d’organiser à nouveau des manifestations d’envergure (dès 1000 personnes), nous ne pourrons pas reprendre la totalité de nos activités d’un simple claquement de doigt ! Il s’écoule plusieurs mois entre la mise en route et la réalisation d’un événement. Durant cette période, nous aurons besoin d’aide. N’ayant aucune perspective ou de calendrier établi, les reports ne peuvent pas être replanifiés et bon nombre de projets, parfois même jusqu’en fin d’année 2020, ont tout simplement été annulés (par principe de précaution ou par impossibilité de les reporter) ! Avec la décision de suspendre les mesures RHT et les APG pour les dirigeants des sociétés ainsi que pour les apprentis et indépendants, le Conseil fédéral n’a pas tenu compte de notre secteur d’activité. Nous demandons que le Conseil fédéral applique des mesures correctives à sa décision du 20 mai et qu’il adopte un comportement responsable et pragmatique vis-à-vis de nos entreprises. Nous sommes également dans l’attente de décisions et de précisions concernant l’octroi d’indemnisations comme annoncé par le Conseil fédéral à la suite de l’interdiction de réaliser les manifestations. A ce jour, la grande majorité des demandes d’indemnisation soumises par nos entreprises sont toujours en cours de traitement. Dans plusieurs cantons, l’indemnisation a déjà été revue à la baisse.

Dans d’autres cantons, les Offices de la culture, appelés à distribuer l’argent mis à disposition par la Confédération, ont décidé d’indemniser uniquement les manifestations culturelles annulées. Les autres événements annulés, dans le sport ou l’économie par exemple, ne seront pas couverts du tout.

Notre typologie d’entreprise semble naviguer entre le SECO et les cantons sans que les uns ou les autres ne prennent l’initiative de nous soutenir ! Pour le SECO, notre activité est liée à la culture et pour les Offices de la culture cantonaux, nous sommes des entreprises à but lucratif et ne rentrons donc pas dans la case culture ! Eh bien oui, nous faisons partie intégrante des secteurs tant économique que culturel. Les pertes économiques de notre branche se chiffreront en dizaines de millions de francs avec à la clé des licenciements massifs si la situation n’est pas corrigée.

La fin des indemnités RHT pour les apprentis techniscénistes prévue pour fin mai fera peser une charge économique supplémentaire alors que les entreprises n’ont plus de revenus depuis des mois, et aucune activité concrète à leur proposer. Afin de pallier à ce manque de pratique professionnelle depuis le début des restrictions, nos entreprises romandes ont mis en place en un temps record un pôle de formation éphémère en partenariat avec artos, l’association professionnelle des techniciens du spectacle et techniscénistes. Ce projet a été lancé notamment sur demande explicite du secrétariat d’Etat à la formation, à la recherche et à l’innovation (SEFRI), avec leur soutien financier. A l’heure actuelle, ce pôle de formation se concentre sur les apprentis de quatrième année, qui passeront leurs examens pratiques finaux dans quelques semaines déjà. Les phases 2 et 3 du projet, en cours de réflexion actuellement, étaient destinées à tous les apprentis, pour le mois de juin puis dès la rentrée d’août. La décision récente du Conseil fédéral de supprimer les indemnités RHT pour les apprentis et chefs d’entreprises, qui sont souvent également formateurs en entreprise, compromet fortement l’avenir de ce projet. La Confédération demande donc à des entreprises déjà sinistrées de trouver des solutions en faveur de la formation professionnelle, ce que nous avons fait à leur entière satisfaction, mais ne se donne pas les moyens de soutenir financièrement ces initiatives.

Nous demandons à la Confédération et aux cantons plusieurs mesures qui permettront aux entreprises de l’événementiel de surmonter la crise : 1. Une prolongation des mesures exceptionnelles en matière de RHT et d’APG du mois de juin au mois d’août, au minimum, et idéalement durant les premiers mois qui suivront le redémarrage partiel des activités de notre branche. 2. 3. 4. Une augmentation des soutiens prévus pour la culture, en incluant également dans la réflexion les entreprises à but lucratif actives dans ce secteur. Ce soutien doit absolument inclure l’indemnisation du manque à gagner, et pas seulement une couverture partielle des frais. L’uniformisation du traitement des demandes et des méthodes de calcul entre cantons. Un soutien financier plus important destiné à la formation des apprentis, idéalement une couverture intégrale des frais afin de soulager des entreprises à bout de souffle.

Groupement romand des entreprises de l’événementiel

Communiqué de presse 26 mai 2020